Le print est mort. Vive le print !

Il y a 20 ans, à l'aube du numérique, les prédicateurs de tout poil se gargarisaient de l'avènement prochain et certain du "zéro papier". Force est de constater qu'ils avaient tort. Le papier n'est pas mort, au contraire, il est ressorti grandi de la vague digitale. Explication et analyse.

Si les Français délaissent la presse traditionnelle, il en est tout autrement de l'imprimé publicitaire. Ce n'est pas la dimension imprimée qui est rejetée, loin de là. Pour preuve, l'imprimé publicitaire ne s'est jamais aussi bien porté :  81 % des Français déclarent se rendre en magasin après sa lecture, dont 33 % dans un magasin qu'ils n'ont jamais fréquenté*.

Le papier, des atouts démontrés


Les possibilités graphiques et technologiques, aussi nombreuses que séduisantes du digital, eurent tendance, il y a quelques temps, à détourner les professionnels du marketing et de la communication print. Mais aujourd'hui, avec le recul, force est de constater que le papier offre des atouts que les écrans n'auront jamais. Aussi, quand les sociologues et les spécialistes des neurosciences arbitrent le mach web contre print, l'avantage penche très nettement en faveur des supports papier.

En effet, le papier sollicite les sens, au premier rang desquels le toucher, créant une relation forte avec le lecteur. Un sens que l'on peut exploiter, par un choix de papier, lui-même vecteur de message et d'image : papier recyclé, papier de création, papier gaufré, vernis sélectif… Le papier est à la communication écrite ce que la communication non verbale et la communication orale : il en dit beaucoup plus que les mots qu'il véhicule.
En outre, le papier est le support idéal de la pédagogie. Sa lecture, moins fatigante que celle d'un écran, permet des développements plus longs et un parcours de lecture construit, qui autorise une argumentation qui aura d'autant plus d'impact que le papier est conservé et repris en main : 82 % des Français gardent les prospectus une semaine*.
Autre avantage et non des moindres, qui convainc les annonceurs : ce qui est lu sur papier est mieux mémorisé que ce qui est lu sur le web et stimule plus fortement la zone de notre cerveau qui commande l'intention d'achat !

Le print augmenté


Mais surtout, le papier a su se réinventer et s'enrichir pour proposer un support de communication moderne qui interpelle même les cibles naturellement tournées vers le web et le mobile, comme les Millennials. En effet, la communication print a élargi le champ des possibles en termes de marketing pour étonner, faire mémoriser et inciter à l'achat.

Pour ce faire, la classique brochure peut jouer sur la sensualité, en convoquant l'odorat lors de la lecture du message, grâce à des capsules odorantes introduites dans la fibre du papier, pour une communication expérientielle.
Elle peut également valoriser un message vu sur un écran ou inviter à visionner une vidéo via un flashcode.
Elle peut aussi se faire affinitaire grâce à l'impression numérique, avec des tirages en petites quantités hyper ciblées.
Mais surtout, elle peut être connectée et proposer un lien vers le digital grâce à la technologie NFC (Near Field Communication), cette communication dans un champ proche, qui permet des interactions simples, sans contact et très personnalisées avec le consommateur.

Dans les années à venir, la communication print sera de plus en plus souvent couplée à l'exploitation de la data, à l'instar du retargeting courrier. Le papier, version Gutenberg laisse-t-il la place au papier 2.0 ?

*source :  étude Adrexo-Ipsos 2016 – Les Français et l'imprimé publicitaire