Nutrition santé : comment parler au consommateur ?

L'alimentation est l’un des premiers sujets de conversation des Français. Alors qu’hier, ces discussions, plutôt gourmandes, portaient sur les plaisirs de la table, aujourd'hui le ton a changé. Allergies, risques sanitaires, obésité, scandales alimentaires, le consommateur est devenu méfiant. Conséquence : il est avide d’informations, avec un réel besoin de transparence et de pédagogie en matière de nutrition santé.

Aujourd'hui, derrière chaque omnivore peut se cacher un flexivore, un locavore, un frugivore, un végétarien, un végétalien, un sans gluten, un sans lactose… Autant de comportements alimentaires qui font écho aux nouveaux critères alimentaires des Français : santé, écologie, souffrance animale, circuits courts, qualité des produits…

L'alimentation soulève des questions

 

La nourriture a non seulement un impact sur la santé de celui qui la consomme, mais aussi sur l’environnement et plus largement sur celles et ceux qui travaillent à la produire. Des facteurs que les consommateurs  prennent désormais en compte au moment de son acte d’achat et peuvent devenir des éléments bloquants, voire susciter des appels au boycott via les réseaux sociaux notamment. Ainsi, en matière d’alimentation, 71 % des Français disent consommer davantage de produits bons pour la santé, 27 % achètent des produits bio et 64 % rejettent les produits contenant certains additifs.
Et pour guider leurs choix, les consommateurs attendent des industriels et des producteurs qu’ils répondent à leurs questions de façon claire : impact sur la santé, qualité de la composition, respect de l’être humain et de l’environnement, bien-être animal. En matière agro-alimentaire, l'industriel doit impérativement  lever les freins et désamorcer les polémiques.
Or, dans ce domaine, les Français se déclarent sous-informés, à 78 % sur les conséquences sur leur santé, à 83 %  sur l’impact social des produits (conditions de travail et de rémunération des producteurs) et à 78 % sur l’impact environnemental.

Il y a là un challenge à relever, car le consommateur, devient consomm-acteur, conscient du pouvoir que représente sa décision d’acheter.

La nutrition santé est aussi une réponse

 

Hier, la publicité détrônait la réclame, puis la communication a éclipsé la publicité… Aujourd’hui, l’information prend le pas sur la communication, car le niveau de maturité du consommateur du 21e siècle impose des réponses de qualité de la part des industriels.
Le marketing d’aujourd’hui répond d’ailleurs à ces nouvelles attentes, notamment via le nouvel étiquetage nutritionnel et le PNNS (Programme national nutrition santé).
Mais pour émerger et se singulariser, les marques doivent s’emparer de certaines questions de santé publique (obésité, intolérances alimentaires) ou d’inquiétude (scandales alimentaires à répétition). Leurs prises parole sont d’autant mieux entendues, acceptées et relayées qu’elles ont une légitimité sur le sujet. Une démarche gagnante car la pédagogie convainc et conquiert sur le long terme.

Agir sur deux leviers : la crédibilité et l’engagement


Côté crédibilité, l’époque ne se contente plus d’affirmations, il faut des preuves, des labels, des certifications, telles que les allégations santé qui doivent être approuvées par l’EFSA  (Autorité européenne de sécurité des aliments).
Quant à l’engagement, il concerne les consommateurs qui sont d’excellents prescripteurs, mais aussi les professionnels de la santé et de la nutrition, qui sont fréquemment questionnés par les patients sur l’alimentation et les allergies alimentaires et qui constituent à la fois des cibles et d'excellents relais des campagnes de communication.
Cette démarche, dont on mesure aujourd’hui l’efficacité en termes de retour sur investissement, peut être poussée plus avant avec le marketing collaboratif, tel que l’ont expérimenté Béghin Say, Nestlé, Old El Paso ou encore Royco...


*source : étude Ipsos - Nov. 2016  - Alimentation durable : les Français de plus en plus attentifs à ce qu'ils mangent